La prévention au collège, on fait comment?

L’école est le terrain de jeu le plus propice à toute sorte d’expérimentation. Cannabis et autres drogues n’échappent pas à la règle. Petit retour sur les actions mises en place par le ministère de l’Éducation nationale pour lutter contre l’essor de la consommation de drogues dans les établissements scolaires ainsi que sur le rôle de l’infirmière scolaire.

Depuis 2004, l’article L318 du code de l’éducation prévoit la sensibilisation des jeunes aux dangers des drogues dans tous les collèges et lycées français. A raison d’au moins une fois par an, une information doit être délivrée aux élèves sur les conséquences de la consommation de drogues sur la santé, notamment concernant les effets neuropsychiques et comportementaux du cannabis. Ces séances associent souvent les infirmiers scolaires ainsi que d’autres intervenants extérieurs comme des associations de prévention à la toxicomanie et aux conduites addictives.  « D’après une enquête réalisée en 2010 par le ministère de l’Éducation nationale auprès de toutes les académies de France, 85% des établissements scolaires français se sont prêtés au jeu en mettant en œuvre, au moins une intervention de sensibilisation aux dangers de la drogue » explique Sonia Benamsili, responsable du dossier de prévention des conduites addictives au ministère de l’Éducation nationale.

La consommation des jeunes Européens en  2011

Pour aider les collèges et les lycées à lutter contre le fléau de la drogue en milieu scolaire, le ministère a également mis en place un guide d’intervention diffusé dans tous les établissements de France. « Toutes les infirmières scolaires en reçoivent un », précise Sonia Benamsili. Elles jouent d’ailleurs un rôle primordial dans cette la bataille contre la drogue.Catherine Ambroise exerce cette profession depuis 1983. D’abord dans des lycées professionnels, elle est infirmière scolaire depuis septembre 2006 au lycée Saint-Just de Lyon. « Je suis là pour accueillir tout élève se sentant mal. Je dois évaluer son malaise et prendre les bonnes décisions. Il arrive parfois que des profs m’envoient des élèves qui décrochent, qui ont changé de comportement. Alors, en tête à tête et sous le couvert du secret professionnel, je leur pose directement la question par rapport à leur consommation de stupéfiants. » D’après Catherine Ambroise, les jeunes n’hésitent pas à se confier quand ils sont seuls avec elle. Une fois l’abcès percé, elle joue de ses compétences médicales : « Je propose de consulter leur médecin traitant s’ils ont confiance en lui, je les fais téléphoner pour prendre rendez-vous. Il m’arrive aussi de leur donner les adresses des structures qui peuvent les aider ».

Pour bon nombre d’infirmières scolaires et de membres associatifs, l’important est de montrer aux jeunes qu’ils ne sont pas isolés, mais de véritables moyens existent pour être heureux. Pour Catherine Ambroise, la communication ne doit pas être rompue : « Si c’est possible, il faut essayer de parler de ses problèmes à sa famille ».

M.M, étudiante de l’ISCPA

Journée de prévention contre le cannabis dans un collège d’Île de France

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